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Mes p'tites souris, mes p’tits lapins,

Je m'appelle Balie. Je suis apparue le 19 aout 2009 dans les entrailles de la Matrice de SHOT ONLINE et de la volonté de mon Ange Gardien, avec pour unique but: prendre du plaisir à jouer au golf avec des partenaires multiples.
Ce joli blog ne se veut qu'un reflet des bons et mauvais moments passés dans le Joli monde de SHOT ONLINE (S.O : SOland), une fenêtre ouverte, aussi, sur les rencontres parfois ennuyeuses, souvent jubilatoires avec les autres jolis êtres issus également du ventre de S.O.
Les premières heures passées avec les Essoliens et Essolliennes (habitants de SOland) ont mis en évidence des similitudes avec votre monde du dehors... Ce joli monde, propre, bien rangé, où tout est beau et harmonieux n'en cache pas moins, derrière ses apparences, des injustices, des inégalités, des travers qui se doivent d'être dénoncés!
Les dénoncer non seulement pour tenter de les combattre de ce coté-ci de l'écran, mais aussi parce qu'obtenir des avancées sur la condition des filles, sur la préservation de l'environnement, le pouvoir d'achat et les conditions de travail à SOland (pour ne citer que ceux-là) aura forcément un impact sur ces mêmes sujets dans votre grand monde du dehors!
Puis, raconter les belles rencontres que je fais chaque jour autour du square, dans le sable ou au bord du green rendra peut être certains d'entre vous finalement un peu plus optimiste sur la nature Essolienne comme sur la nature Humaine. C'est le moins que je puisse souhaiter à mes p'tites souris et mes p'tits lapins...
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mardi 5 juillet 2011

Chroniques du Square 1.10

Si tu arrives ici pour la premiére fois, va plutôt lire d'abord le premier épisode ici:

En fait, tout se passa bien. René, malgré quelques hésitations, nous trouva les tickets pour passer le portail qui menait au quai. Il mit quelques pièces au hasard dans une machine jusqu'à ce qu'il en sorte les deux bouts de carton qu'il fallait ensuite engager dans une fente afin que des portes automatiques s'ouvrent. Mais elles ne s'ouvraient que le temps de passer, pour tout de suite se refermer derrière nous.



L'épée de René ne manquât pas de s'y coincer à la fermeture, il crut que c'était une tentative d'agression et dans un mouvement réflexe il prit en main son arme et se retourna pour tenir en respect l'assaillant. Ne comprenant qu’après coup ce qui venait de se passer, sans perdre son flegme il remit lentement son épée dans son fourreau en regardant alentour pour voir s'il y avait eu des témoins de la scène. Je passais à mon tour à travers le portique dans un début de fou rire qui résonnait dans tout le hall de la station étrangement déserte. Alors que nous avancions dans le couloir qui menait au quai, je retenais toujours difficilement mes spasmes. René garda tout son sérieux, visiblement un peu vexé de s'être ainsi leurré. Il marchait un ou deux pas devant moi, la tête droite et le regard fixe ; dans un esprit taquin, je tirais sur le fourreau de son épée afin de simuler une nouvelle attaque du féroce ennemi. Il ne put à nouveau réprimer son réflexe, mais sans sortir son épée ce coup-ci, il comprit rapidement que je me moquais de lui et daigna me faire un sourire. Quelques pas plus loin il se retourna précipitamment en dégainant son épée pour affronter une horde d'assaillants imaginaires qui nous poursuivaient. Il les terrassa tous en quelques passes d'armes, puis, dans une démarche altière, remit l'épée dans son fourreau. Mon fou rire redoubla, j'étais pliée en deux au milieu du couloir n'arrivant même plus à mettre un pied devant l'autre. Les deux ou trois voyageurs qui passaient par là, s'écartaient en frôlant les murs, sûrement inquiets d'une éventuelle réaction du chevalier sans peur et sans reproche au moment où ils allaient le croiser. Cette complicité ne nous quitta plus.



Je me sentais en sécurité avec René et je l'aurai suivi au bout du monde. Je me surpris à penser que Line avait de la chance d'avoir un amant comme lui : affronter l'enfer de ce monde pendant deux ans sans réel espoir de la retrouver, sans jamais douter un instant et avec pour seul allié l'amour qu'il lui portait. Maintenant, je savais que le jour où j'ouvrirai mon cœur, ce serait pour une âme qui se révélerait aussi noble que la sienne. Cette pensée d'avoir touché là à un sentiment essentiel m’emplit de force ; cette force si intense, mais si fragile que l'on éprouve lorsqu'on se fait un nouvel ami. Oui, avec René on était devenus des amis, liés par les circonstances inattendues de la vie certes, mais surtout par une inextinguible affection mutuelle.



Quelques stations plus tard, nous sortîmes de ce tunnel nauséabond pour nous retrouver dans une nouvelle grande avenue aux heures où un calme relatif semblait s'installer. L'esprit festif qu'était censée donner l'illumination de l'avenue dénotait avec l'ambiance glauque qui s'en dégageait. Des couples se précipitaient dans des restaurants, d'autres en sortaient bruyamment pour se jeter dans un taxi. Les trottoirs étaient parsemés de détritus qui n'avaient pas étés ramassés depuis plusieurs jours visiblement ; jamais une telle saleté n'aurait été tolérée dans notre square. Un peu plus loin, un homme en guenilles se tenait debout tant bien que mal, faisant face à un lampadaire qu'il menaçait apparemment de représailles s'il continuait à le prendre pour un abruti.

René s'adressa à un passant qui lui parût abordable.



  • Pardonnez mon indélicatesse de vous approcher ainsi, mais pourriez-vous m'indiquer où se situe le Palais des Mirages ?



L'homme eut un léger mouvement de recul qui se justifiait compte tenu de nos accoutrements et de l'heure avancée de la soirée. Il fronça les sourcils comme pour nous signifier qu'il ne comprenait pas la question.

  • Le musée de cire ! Ajoutais-je.
  • Ah ! Grévin ! C'est juste un peu plus loin sur ce trottoir, vous pouvez pas le rater, mais c'est fermé à cette heure-ci.

Nous le saluâmes en guise de remerciement et il reprit son chemin.

Il nous semblait évident que le palais fut clos. Une forteresse qui retenait une princesse pour l'éternité se devait d'être fermée et même puissamment gardée.

  • Quand nous serons face à la herse du pont-levis, nous aviserons. Il nous faudra trouver le point faible des remparts et réfléchir à comment déjouer la vigilance des soldats pour pénétrer dans l'enceinte. Me précisa René tout excité de toucher presque au but.

Mais il n'y eut point de pont-levis, de soldats ni de remparts. René vérifia à deux reprises que nous étions bien sur le boulevard Montmartre à hauteur du numéro10. Il demanda même à une passante s'il n'y avait pas eu à cet endroit une forteresse avec une herse et un pont-levis ; elle prit peur et accéléra le pas en disant que ça ne l'intéressait pas, qu'elle avait tout ce qu’il lui fallait chez elle.

Au-dessus de la porte cochère en bois était bien écrit : « Palais des Mirages », et une plaque précisait :«Musée Grevin ». Nous nous rendîmes à l'évidence que c'était bien l'endroit que nous avait indiqué la vieille dame.

  • Si c'est ici, ça sera plus facile d'y entrer que ce que j'imaginais. S'enthousiasma René.
  • Comment vous comptez faire ? La porte est solide et elle est fermée à clef.
  • Hum!... les serrures de ce monde sont enfantines à ouvrir, restez derrière moi. Me dit-il.

Il s'approcha du porche et considéra le clavier numérique disposé sur l'un des côtés. Il regarda aux alentours et patienta jusqu'au moment opportun où plus aucun passant ne déambulait à proximité. Il dégaina son épée et d'un coup bref éventra le boîtier électronique dans un éclat d'étincelles et un nuage de fumée. L'instant d'après, un bruit mécanique déverrouilla la porte qui s’entrouvrit légèrement comme pour nous inviter à entrer. Mon cœur se mit à palpiter furieusement sous l'excitation de l'interdit que j'étais en train de transgresser. René poussa la porte derrière laquelle nous nous faufilâmes, et la refermât. La pénombre laissait, malgré tout, bien percevoir la galerie dans laquelle nous nous trouvions. Nous étions apparemment dans un grand hall servant à recevoir du public et qui devait patienter face à un guichet. Une fois acquittés de leurs droits d'entrée, les visiteurs pouvaient s'avancer vers un porche au-dessus duquel était sculptée dans la paroi une représentation d'une famille royale. René tomba à genoux quand il perçut les détails de cette fresque. Il la fixa longuement, la bouche bée alors que ses yeux s'humectaient à tel point qu'une larme roula sur sa joue.
  • C'est mon Seigneur et sa famille ! Me dit-il enfin.

Puis il ajouta :

  • Mais je ne reconnais nullement Line, je ne vois que mon Roi, son épouse et sa fille aînée avec celui qui semble être son prétendant. Elle serait donc arrivée à ses fins !

Il me fallut quelques secondes, à peine, pour réaliser la signification de ce que venait de déclarer mon malheureux chevalier. Cette scène représentait la famille du Royaume d'Yonsé. Or, l’absence de Line et de René dans ce tableau venait témoigner qu'ils avaient bel et bien disparu à tout jamais de l'histoire et que la malédiction avait touché au but en instituant sur le trône une des filles de la marâtre.
  • Tout est fini alors. Soupira-t-il de dépit.
  • Mais pas du tout ! Dis-je. Si l'on retrouve Line et que vous repartez dans votre époque, votre Roi ne laissera pas une autre que sa fille aînée prendre le trône ! Il est encore temps de déjouer le mauvais sort. Entrons la chercher et arrêtez de vous morfondre !
  • Fichtre ! Diantre ! Sacrebleu ! Vous avez raison ! Retrouvons cet homme-enfant qui est censé veiller sur elle, j'ai deux mots à lui dire.

Un autre coup d'épée lui suffit pour déverrouiller la deuxième porte qui donnait sur une grande salle et ce que nous y découvrîmes nous horrifia littéralement.



2 commentaires:

  1. Madame,

    Bien que vous ayez fière allure
    A nous faire la lecture,
    A nous tenir en haleine
    Sans la moindre peine,
    A nous divertir
    Avec grand plaisir,
    Je dois cepandant
    Vous faire presentement,
    Quelque reproche
    Pour une petite anicroche.

    Ma deception fut grande, Madame, quand je vous lu, de ne point trouver votre clin d'oeil a ce moment de la lecture ; "Mon cœur se mit à palpiter furieusement sous l'excitation de l'interdit que j'étais en train de transgresser" ou encore ici ; "Maintenant, je savais que le jour où j'ouvrirai mon cœur, ce serait pour une âme qui se révélerait aussi noble que la sienne".

    Pour finir j'aurai ete encore plus flatter que ce soit ce passage ; "Cette pensée d'avoir touché là à un sentiment essentiel m’emplit de force ; cette force si intense, mais si fragile que l'on éprouve lorsqu'on se fait un nouvel ami. Oui, avec René on était devenus des amis, liés par les circonstances inattendues de la vie certes, mais surtout par une inextinguible affection mutuelle". Quelle joli tournure, quel honneur aurai-ce ete dans etre l'inspirateur !

    Que de deception en voyant ces trois mots qui me sont si familier en fin de votre très reussi chapitre, madame, en guise de clin d'oeil !! Mais en tant que Gentleman, je m'en contenterai !!

    Vous souhaitant une bonne continuation romanèsque, je vous tire ma reverance !

    Anonyme.

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  2. Merci, cher anonyme pour ce joli poème...


    Mais vous savez mieux que quiconque, qu'au fond, que derrière toutes ces taquineries, c'est bien vous qui m'avez inspirée pour ce personnage exquis de René...

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