http://baliejolicoeur.blogspot.com/2011/06/chroniques-du-square-11-la-genese.html
Mon doigt s'enfonça lentement dans la cavité qui elle-même se creusait conformément j'appuyais. La sensation était aussi suave qu'une caresse sur un tissu de soie. Lorsque tout mon index fût introduit, l'orifice se resserra progressivement jusqu’à ce que je ne puisse même plus tenter de l'y déloger. D'ailleurs, je n'en avais pas forcément l'intention. La forte pression autour de mon doigt ne causait aucune douleur, en tout cas pas suffisamment pour rivaliser avec le bien-être total dans lequel je baignais. Je ne ressentais plus du tout le froid humide de la cellule livide, ni le vacarme des serveurs et de l'alarme entêtante. Même la lumière blafarde des néons semblait s'adoucir et une suave fragrance embaumait maintenant l’atmosphère. J'étais comme enfermée dans un écrin de pure extase.
Cette sensation montait crescendo et mon corps tout entier se raidissait comme pour mieux se lover dans mon sofa fait sur mesure, puis se détendait, s’abandonnant un peu plus à chaque fois. Ces contractions répétées avaient pour effet de m'enfoncer comme si je reposais sur des sables mouvants. Le plaisir que j'éprouvais s'intensifiait en même temps que la fréquence des spasmes augmentait. Mon corps disparaissait ainsi inextricablement sans que je ne puisse rien y faire, mais surtout, sans que je n'ai rien envie d'y faire.
Dans une ultime étreinte, mon être disparu totalement comme avalé sous la surface de ce qui était encore, il y a peu, une assise, me propulsant ainsi dans une tempête de jouissance démesurément indécente.
Je ne saurais dire combien de temps il me fallut avant de rouvrir les yeux et de recouvrer la sensation banale de mon corps. L'impression sensuelle d'être entièrement enveloppée dans une douce chaleur laissait place maintenant à une sensation glaciale de reposer allongée sur une dalle de granit.
- Mademoiselle, levez-vous je vous dis, vous pouvez pas rester là !
- Ah, ça y est, elle se réveille ; aller, levez-vous et dites-moi si ça va ?
Comme tout policier qui se respecte, ils m’interrogèrent :
- Qu'est-ce que vous faites là endormie ? Vous avez bu ? Pris des cachets ? Demanda l'un.
- Vous êtes venue seule au pied de l'Obélisque ? Vous étiez à une fête dans le coin habillée comme ça ?
En me concentrant sur ce que venait de dire le plus jeune des deux, je pris le temps de découvrir l'endroit où j'étais. Le centre de l'immense place était occupé par un vaste terre-plein rectangulaire autour duquel circulaient quelques véhicules aux phares allumés. Mon dos était appuyé contre une imposante grille qui avait sûrement la fonction de dissuader les curieux de s'approcher de ce que je comprenais être l’Obélisque qu'ils venaient d'évoquer. Une monumentale colonne en forme de parallélépipède, plus étroit au sommet et se terminant en pointe, dominait toute la place, et moi j'étais assise par terre avec ma petite jupe courte à rayures blanches et roses et mon top blanc sans manches préféré.
- Ben..., je suis pas au Square là ? Où je suis ? Demandais-je en frissonnant.
- Vous savez pas où vous êtes ? Demanda le plus gros... mais vous habitez où ? ... Vous êtes sur la place de la Concorde, là !
Je me relevais d'un bond et compris, sans pouvoir vraiment le réaliser, qu'il s'était passé quelque chose d’anormalement étrange. J'étais passée de l'autre côté du monde, dans le monde du dehors, celui que je devine parfois à travers l'écran de mon ange gardien lorsqu'on est en symbiose. Je reconnais maintenant certains de ces bruits insolites, ce ciel bien souvent sombre à travers la fenêtre de son salon.
- Vous devriez rester tranquille, on va appeler les secours pour voir si tout va bien et ensuite vous pourrez rentrer chez vous. Dit le jeune qui semblait m'avoir prise un peu en sympathie.
- Non, ça va bien, je vais rentrer chez moi, faut juste que je retrouve le Square. Dis-je sans réaliser la stupidité de ce que je venais de déclarer.
Puis je partis en courant, laissant sans réactions les deux agents qui essayèrent pour la forme, de me dissuader de partir comme ça, mais bien soulagés en fait de n'avoir pas à déclencher toutes ces démarches lourdes en rapports à rédiger, et puis après tout, tout était rentré dans l'ordre sur la place.
Je traversais la chaussée en direction de la plus grande des avenues qui débouchait sur cette place. La faible circulation à cette heure avancée de la nuit, me permis d'arriver au trottoir d'en face sans trop de crissement de pneus des voitures qui faisait moins bien attention aux piétons que sur notre allée centrale, et les conducteurs étaient bien moins polis que les plus grossiers des joueurs que j'ai côtoyés. Leur vitesse était, somme toute, exagérément élevée.
Une fois hors de la vue de mes deux bienfaiteurs je me mis en mode marche, j'avais bien compris, aux regards et réactions des rares badauds qui arpentaient l'avenue, qu'ici les jeunes filles ne courent pas, ça ne semble ni bien vu ni être la coutume. Dommage, car cela avait l'avantage de me réchauffer un peu : la nuit en cette saison ne semblait pas non plus adaptée à des tenues d'été qui faisaient pourtant un bel effet sur nos parcours. Frigorifiée, ma jauge de fatigue au taquet, il fallait avant toute chose que je trouve une cafétéria où je pourrais un peu m'alimenter et me réchauffer.
Et chaud, ça n'allait pas manquer de l'être !
La suite dans pas longtemps...
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pour revenir , il faut que tu trouves un cyber café ^^
RépondreSupprimerPfff! Fallait pas le dire! maintenant vais devoir trouver autre chose! une plaque d'égout? ...
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