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Mes p'tites souris, mes p’tits lapins,

Je m'appelle Balie. Je suis apparue le 19 aout 2009 dans les entrailles de la Matrice de SHOT ONLINE et de la volonté de mon Ange Gardien, avec pour unique but: prendre du plaisir à jouer au golf avec des partenaires multiples.
Ce joli blog ne se veut qu'un reflet des bons et mauvais moments passés dans le Joli monde de SHOT ONLINE (S.O : SOland), une fenêtre ouverte, aussi, sur les rencontres parfois ennuyeuses, souvent jubilatoires avec les autres jolis êtres issus également du ventre de S.O.
Les premières heures passées avec les Essoliens et Essolliennes (habitants de SOland) ont mis en évidence des similitudes avec votre monde du dehors... Ce joli monde, propre, bien rangé, où tout est beau et harmonieux n'en cache pas moins, derrière ses apparences, des injustices, des inégalités, des travers qui se doivent d'être dénoncés!
Les dénoncer non seulement pour tenter de les combattre de ce coté-ci de l'écran, mais aussi parce qu'obtenir des avancées sur la condition des filles, sur la préservation de l'environnement, le pouvoir d'achat et les conditions de travail à SOland (pour ne citer que ceux-là) aura forcément un impact sur ces mêmes sujets dans votre grand monde du dehors!
Puis, raconter les belles rencontres que je fais chaque jour autour du square, dans le sable ou au bord du green rendra peut être certains d'entre vous finalement un peu plus optimiste sur la nature Essolienne comme sur la nature Humaine. C'est le moins que je puisse souhaiter à mes p'tites souris et mes p'tits lapins...
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mercredi 29 juin 2011

Chroniques du Square 1.8

Si tu arrives ici pour la premiére fois, va plutôt lire d'abord le premier épisode ici:


Dés les premières minutes où la vitrine fut éclairée et le rideau levé, les passants s'attardaient devant mon personnage pour m'observer de la tête aux pieds.
À plusieurs reprises, de jeunes couples semblaient commenter ma tenue en arborant un large sourire. Quand parfois le jeune homme suggérait à son amie de rentrer pour louer le même déguisement, elle réagissait d'un air offusqué et s'amusait alors à le rouer de coups de poings et de gifles à peine appuyées. C'est que mon apparence était bien plus réaliste que tous ces mannequins inexpressifs en plastique, de plus, l'éclairage en contre-jour s'ajoutait à la légère transparence du tissu qui laissait ainsi aisément deviner mes dessous écarlates. Ma blouse, déboutonnée des trois premières pressions du haut, laissait  aussi apparaître un décolleté mis en valeur par un soutien-gorge pigeonnant.
L'immense seringue que je tenais pointée vers la rue en intriguait plus d'un, c'est pourquoi certains couples rentraient dans la boutique pour me voir de plus prés et sous d'autres angles, avant de repartir discrètement avec une tenue identique sous le bras.
À cela s'ajoutait l'effervescence liée à l'approche d'une grande fête qui devait se tenir le lendemain dans toute la ville et tout le pays. Un grand bal costumé devait avoir lieu dans une grande place voisine. C'est ce que j'avais compris des quelques discussions qui s'étaient tenues à mes côtés.

La boutique ne désemplit pas de la journée. Le sentiment d'être en permanence observée ne me quitta pas. Cela me laissa que peu de temps pour penser à ce que nous avait dit la vieille dame, les heures passaient et je ne savais toujours pas comment j'allais pouvoir aider René à trouver ce Palais des Mirages.
Dans l’après-midi, un enfant de cinq ans environ s'était amusé à mettre son doigt dans les petits trous que composaient les motifs de mes bas. De sa taille il arrivait juste à hauteur de mes mollets et le diamètre de son index s'ajustait parfaitement aux orifices. Non seulement ça commençait à me chatouiller, mais c'est qu'il risquait de mailler le bas. J'imaginais déjà la scène ou l'un des employés de la boutique aurait été chargé de le remplacer par un tout neuf… il fallait que ça cesse. René regarda l'enfant fixement et lorsque leurs regards se croisèrent il lui fit un clin d’œil. L'enfant eut un mouvement de recul immédiat, puis il courut dans les jambes de sa mère en criant :

  •  Maman ! Maman ! Le monsieur là-bas il a bougé !
  •  Mais non mon chéri, c'est un faux, c'est un mannequin, il peut pas bouger, tu l'as imaginé c'est tout. Lui répondit sa mère avec un ton compréhensif.

Elle le prit dans ses bras en lui expliquant qu'il ne fallait rien toucher, que ce qu'il y avait dans le magasin ce n'était pas des jouets, pas de son âge en tout cas. L'enfant regarda de nouveau René par-dessus l'épaule de sa mère, qui le suivait toujours discrètement du regard, il lui tira la langue avec insistance et se cacha vite le visage en se recroquevillant sur la poitrine de sa mère. Il y resta jusqu’au moment où ils sortirent.
Le rideau métallique finit par se refermer et la boutique redevint sombre et silencieuse. Nous descendîmes, René et moi, de la vitrine surélevée pour nous étirer et nous dégourdir les jambes. Je laissais la lourde seringue sur le rebord de l'estrade. Ma jauge de fatigue commençait à monter sérieusement.
Une sonnerie retentit alors, elle provenait d'un téléphone tout plat qui était resté près de la caisse, sur la banque de la boutique. Un des employés l'y avait oublié. Sur le large écran était écrit : « appel entrant -  maman ». Le signal sonore se tut au bout de quelques secondes.

  •  Ça me donne une idée, dit René, ça fait des lustres que je vois beaucoup de chalands utiliser cet ustensile à chaque fois qu'ils ont un problème ou qu'ils se posent une question.

Il le prit dans ses mains et ne tarda pas à l'allumer. Il poursuivit :

  •  Peut-être que si on le questionne sur le lieu où se trouve le Palais des Mirages nous répondra-t-il.

Il tapota frénétiquement sur l'écran sans trop comprendre ce qu'il faisait, mais moi je le trouvais vraiment très fort de se risquer à utiliser cette drôle de machine sans que personne lui ait appris à la faire marcher. Un écran l'invita finalement à faire une recherche à l'aide d'un clavier tactile.

  •  Je vais écrire « palais des mirages » et on verra bien.

Après quelques secondes, il s'écria :

  •  Il y a quelque chose, regardez ! On voit des images... là ! La famille sculptée dans le mur ! C'est exactement ce qu'elle nous a dit ! Il y a même l'adresse, je vous la dicte, retenez-la : « musée Grévin, 10 boulevard Montmartre », on a trouvé ! S'exclama-t-il !

Et il me prit dans ses bras, me souleva sans mal tout en me faisant tournoyer. Nous riions aux éclats.
Le rideau de la porte principale se mit en mouvement, quelqu'un venait. Nous nous cachâmes précipitamment à quatre pattes derrière un présentoir en verre qui contenait de nombreux accessoires de fête en tout genre. Un jeune homme entra un téléphone collé à l'oreille.

  •  ... Oui, maman, je sais, ça va ! Je le récupère et j'arrive de suite. Et je t'ai déjà dit de pas m’appeler sur le téléphone du boulot !

On entendait une voix de femme qui venait de son téléphone et dont on ne pouvait distinguer le sens de ce qu'elle disait, elle parlait pourtant fort et avait un débit très rapide à tel point que le jeune homme décollait le combiné de son oreille de plusieurs centimètres, en grimaçant, pour rendre l'écoute moins désagréable.

  •  ... Oui, d'accord, c'est ça. À tout de suite.

Il raccrocha alors qu'il se dirigeait vers la banque où il retrouva son téléphone encore éclairé. Il fixa l'écran un instant, interrogatif. Puis il l'éteint pour le remettre dans sa poche en même temps que l'autre appareil. Il passa derrière la banque et, sur l'une des étagères qui recouvraient le mur, il prit une boite du même déguisement que celui que je portais, il scrutât un instant l'emballage. Un demi-sourire semblait poindre sur son visage, mais je n'en étais pas certaine compte tenu de la faible lumière ambiante.
Alors qu'il s'apprêtait à sortir, un sachet opaque à la main dans lequel il avait glissé la boite, il aperçut les deux emplacements vides de la vitrine et la grosse seringue posée au sol. Il s’arrêta pour observer, prit la seringue dans sa main. Nous échangeâmes alors un regard inquiet avec René. Il se mit en position, prêt à bondir, une main sur le manche de son épée à moitié sortie de son fourreau. Le jeune homme regarda un instant la seringue, jeta un regard circulaire dans la boutique. Je retenais mon souffle de peur qu'il ne risque d'entendre ma respiration. Il s'approcha lentement et en silence du présentoir derrière lequel nous étions cachés. On pouvait voir son visage dans la pénombre à travers les vitres du meuble. Il resta immobile comme pour mieux écouter le moindre bruit. René resserra un peu plus ses doigts sur son épée et la fit sortir de quelques centimètres supplémentaires. Le vendeur ouvrit finalement son sac, y logea la seringue fit demi-tour et sortit du magasin. Nous restâmes sans bouger jusqu'à ce que le rideau électrique s’immobilisât en position fermée.

  • Partons rapidement avant que quelqu'un d'autre ne vienne. Ordonna René.

Il récupéra la clef dans le tiroir, manipula les chiffres sur la caisse enregistreuse qui s'ouvrit bruyamment et en retira quelques pièces et billets.

  • Ça pourra nous servir. Me dit-il un peu gêné et il se précipita vers la porte du fond.

Ce n'est qu'une fois dans la rue que je sentis à nouveau la fraîcheur de la nuit tombante, je regrettais de ne pas avoir pris le temps d'enfiler une autre tenue pour me sentir plus au chaud. J'imaginais aussi ce qu'allait susciter mon déguisement auprès des passants que nous allions croiser et que cela n'allait pas nous aider à passer inaperçus. 
  •  Faut que je m'alimente. Dis-je à René.
  •  Oui, vous avez raison, nous devons manger. Je connais un endroit où ils vous servent à manger comme vous êtes, sans vous poser de questions.

Quelques minutes après, nous entrâmes dans une sorte de cafétéria très lumineuse. De jeunes gens étaient attablés et discutaient bruyamment, ils mangeaient des morceaux de pains circulaires garnis d'une matière qu'ils semblaient trouver appétissante ; des pailles sortaient de récipients opaques en matière cartonnée. En aspirant pour faire monter le liquide qu'ils contenaient, cela produisait un bruit bien étrange qu'ils appréciaient aussi manifestement. Je restais derrière René. Nous patientions maintenant dans une file d'attente qui menait vers une jeune fille ; en même temps qu'elle écoutait les gens devant nous, elle tapotait sur une sorte de machine enregistreuse et dans l'instant d’après elle disposait des boites et des récipients divers sur un plateau, encaissait et passait au client suivant.
Je ne dis pas que quelques regards de la salle ne s'attardaient pas sur nous, mais une infirmière en bas ajourés et blouse courte prés du corps avec un chevalier médiéval ne choquait personne ; au contraire, il me semblait que l'on attirait plutôt la sympathie des gens qui nous souriaient et nous complimentaient pour nos déguisements.

  •  Vous savez ce que vous voulez ou je choisis pour vous ? Me demanda René.
  •  Euh... je veux juste un grand verre de ça ! 
J'avais observé qu'une sorte de robinet, derrière la banque de la cafétéria, remplissait des récipients lorsque les employés les mettaient dessous, le liquide était noir avec beaucoup de bulles comme celui que j'avais bu la veille.

  •  C'est tout ? Vous ne voulez rien d'autre, vous êtes sûre ?
  •  Oui, oui ! Avec ça je suis d'attaque pour vingt parcours au moins. 
Tout le reste m'inspirait peu confiance, contrairement à René qui nous installa dans une table un peu à l'écart avec un plateau débordant d'une grande quantité de boites, de gobelets et de patates coupées en forme d'allumettes.

  •  Je vous laisse seule un instant pour aller faire mes affaires, je reviens prestement. Me dit René en s'éloignant à grandes enjambées.

Je commençais immédiatement à siroter mon espèce de Nepenthe pendant que je le voyais disparaître derrière une porte au fond de la salle ; avec la paille je m'amusais aussi à faire l’espèce de sifflement qui résonnait un peu partout dans la cafétéria. En même temps que l'effet de la boisson se faisait à nouveau ressentir, je réalisais que je me retrouvais seule au milieu de nombreuses personnes inconnues, dans un endroit très bruyant. Un grand écran au milieu de la salle diffusait des images à une fréquence quasi stroboscopique, le son qui en sortait était strident et se mêlait au grincement des chaises sur le sol à chaque fois que quelqu'un en déplaçait une. Je me sentis aussi vulnérable qu'aux premières heures passées dans ce monde, avant que je rencontre mon chevalier salvateur. Plus le temps passait, plus ma peur se faisait précise. Je fixais régulièrement la porte d'où devait ressortir René en espérant qu'il apparaisse à chaque fois qu'elle s'ouvrait. Le regard ainsi tourné, obsédée par ces va-et-vient incessants, je ne pus m’apercevoir qu'un inconnu venait de s'asseoir juste en face de moi.

3 commentaires:

  1. Bonjour Madame,

    Fidele lecteur parmis les fidèles - stop - je tenai a vous dire - stop - que je prend toujours - stop - autant de plaisir - stop - à vous lire ! Ne cesez point de me réjouir - stop - on ne pourai répondre - stop - de mes delirs - stop.

    Un anonyme vraiment anonyme.

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  2. Ben cher anonyme, un ptit mot pour vous dire d'en profitter tant qu'il en est encore temps, car l'histoire avance vers sa fin...
    je vous ai fais un ptit clin d'oeil dans l'épisode 10, saurez-vous le reconnaitre?

    poutous!

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  3. Ah vi c'est sympa ce petit clin d'oeil tite souris, je suis ton histoire et chaque fois,je suis impatiente d'avoir la suite, Bravooo

    bizzzz

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